Liste de 10+ la maison valérie liquidation totale

C’est tout un pan de l’histoire des commerces de Montereau qui vient de s’écrouler en à peine quelques mois. En effet, après le couple Simard (40 ans à la tête de Tif Mode) en octobre 2021, le couple Citores (35 ans à la tête d’Exclusive Coiffure) en décembre 2021, et plus récemment le couple Bruneau (22 ans à la tête de Phox), fin avril, c’est désormais au tour du couple Gotfryd de fermer boutique.

Jean-Claude et Valérie avaient ouvert les portes de leur magasin de vêtements, Manhattan, en 1983. 39 ans après, ils ont décidé de refermer ce chapitre de leur vie, sans regret, mais avec un petit pincement au cœur.

Une réussite qui force l’admiration

L’histoire de Manhattan débute donc en 1983 quand Jean-Claude Gotfryd, alors cadre commercial dans la construction métallique, se retrouve licencié de son entreprise à la suite d’une crise économique.

« Au moment de mon licenciement, un client de l’entreprise m’a parlé d’un ami à lui qui vendait un commerce à Montereau avec un très bon emplacement, en plein centre-ville, juste en face de la mairie. Comme mes parents avaient un commerce de vêtements à Melun, j’avais des connaissances dans le domaine du prêt-à-porter, donc j’ai décidé de reprendre ce magasin », raconte celui qui a également été vice-président de l’union du commerce monterelais à la fin des années 1990.

Et si beaucoup d’habitués des lieux se sont sans doute souvent demandé pourquoi ce nom à consonance new-yorkaise, la réponse est en fait dans la question.

«Un peu avant d’ouvrir la boutique, j’étais allé faire un voyage à New York et Manhattan m’avait beaucoup plu, c’est pour cela que j’ai choisi ce nom », explique Jean-Claude Gotfryd.

« Ça correspondait aussi parfaitement à l’esprit ‘jeaner’ (vendeur de jeans, ndlr) de notre magasin », ajoute Valérie Gotfryd, sa femme.

Dès son ouverture le 4 avril 1983, le commerce fait un carton. Un succès qui perdurera année après année, avec une clientèle fidèle qui vient chercher chez Manhattan des produits introuvables ailleurs.

« J’ai rejoint le magasin en 1992, juste après ma rencontre avec Jean-Claude. Mon objectif a toujours été de faire du sourcing pour trouver une gamme différente de ce que l’on pouvait trouver ailleurs. Avec l’arrivée d’Internet, le milieu est devenu encore plus concurrentiel, mais nous nous sommes toujours remis en question. Et de mon côté, chaque semaine, je vais voir des fournisseurs à Paris ou dans le sud de la France pour trouver autre chose que des produits faits en Chine. Toute notre gamme féminine par exemple est fabriquée en Italie ou en France », précise Valérie.

Un deuxième magasin ouvert à Moret

Une réussite qui amènera même le couple à ouvrir un deuxième Manhattan, à Moret cette fois, à la fin des années 1990. Une boutique qui rencontrera le même succès que sa grande sœur monterelaise.

Mais à l’approche des 70 ans, Jean-Claude Gotfryd a aujourd’hui décidé de prendre sa retraite en fermant le commerce morétain il y a deux ans, puis le magasin de Montereau dans les semaines qui viennent.

Sa femme et Angèle, troisième membre de l’équipe, également présente depuis le début des années 1990, vont elles voguer vers d’autres horizons, n’ayant pas encore atteint l’âge de la retraite.

Quand on demande à Jean-Claude et Valérie un souvenir qui les aurait particulièrement marqués au cours de ses longues années aux commandes de Manhattan, le couple retient surtout la cohésion de leur équipe et l’amour de leur clientèle.

« Nous avons toujours formé un bloc très uni avec Jean-Claude et Angèle. Nous nous entendons à merveille. C’est vraiment un esprit familial que les clients ressentent. Je pense que c’est aussi pour cela qu’ils reviennent. Pour certains, nous avons eu les parents, les enfants et même les petits-enfants qui sont venus acheter leurs vêtements chez nous », confie, émue, Valérie Gotfryd.

Malgré la récente fermeture de plusieurs magasins historiques, la commerçante reste optimiste pour l’avenir du centre-ville monterelais : « Nous allons être remplacés, il faut simplement trouver des commerces qui fassent venir du monde », estime-t-elle.

Faire venir du monde, c’est tout ce que le couple souhaite à M. Akbad, futur repreneur des locaux de Manhattan, qui ouvrira à cet emplacement une boutique de fruits et légumes au début de l’été. En attendant, une liquidation totale des produits du magasin a débuté le 4 mai et se terminera à épuisement des stocks.

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