Liste de 5 ça me dit quelque chose

On ne choisit pas ses parents et on ne choisit non plus son prénom. Pourtant, il faudra vivre avec toute sa vie. Pour certains, c’est cool Raoul, d’autres vont en pleurer comme une Madeleine.

Que l’on s’appelle Jean, Marc ou Michel, Marie, Monique ou Martine (les prénoms les plus portés en Belgique selon les statistiques 2013 du SPF Economie), ou bien Diamant, Vanille, Pulchérie, notre prénom nous colle à la peau, pour le meilleur ou pour le pire. Source de moqueries pour les uns et de fierté pour les autres, que dit un prénom de notre identité ? Pourquoi choisit-on un prénom rare, people ou classique ? C’est ce que nous avons voulu savoir avec Elodie Razy (qui aime son prénom), du laboratoire d’anthropologie sociale et culturelle et chargée de cours en anthropologie à la faculté de Sciences sociales de l’ULg.

Tout d’abord, pourquoi donne-t-on un prénom à un enfant ? “C’est un acte essentiel dans toutes les sociétés, souvent accompagné d’une cérémonie. Il a pour but d’humaniser l’enfant qui vient au monde, de le socialiser en l’inscrivant dans sa communauté.”

En matière de choix de prénoms, on remarque qu’il est beaucoup plus large depuis environ les années 90. Il est bien loin le temps où des prénoms païens comme Hector, Aurore pouvaient être refusés par l’officier de l’état-civil car ils ne figuraient pas sur une liste de prénoms catholiques autorisés. Ou alors que des parents voulant appeler leur fille Cerise, Mélodie étaient contraints d’y ajouter un Marie. “Le stock de prénoms a beaucoup augmenté et une dimension plus individuelle dans l’acte de nomination de l’enfant a pris plus de place. Cette libéralisation est davantage source d’inégalités que d’égalité. Avant, avec l’uniformité, on ne pouvait pas ou difficilement identifier l’origine sociale par le prénom”, explique l’anthropologue. Pour Elodie Razy, en effet, “Les prénoms restent des marqueurs sociaux forts. On le remarque quand des parents des classes plus populaires choisissent des prénoms issus de la bourgeoisie. Ils sont alors beaucoup moins donnés dans ce milieu”.

Le prénom d’une star

Arrêtons-nous sur les prénoms puisés dans le réservoir “people” (showbiz, sportifs, séries télé, téléréalité). Si on s’appelle Loana, Eden, Miley ou Brandon, qu’est-ce que cela dit de soi et de ses parents ? “On retrouve ces choix plutôt dans les couches populaires. Si vous portez un tel prénom, votre origine sociale est tout de suite identifiée. Mon intuition d’anthropologue me dit que les parents voient ces prénoms comme porteurs de quelque chose de positif. C’est l’idée que ce dont jouit la personne qui porte ce prénom au départ retentira sur la destinée de l’enfant. Ses valeurs, ses qualités lui seront transmises symboliquement. C’est donc une démarche de la part des parents qui témoigne d’une volonté de maîtrise : on ne laisse pas les choses au hasard et on prend le destin de son enfant en main.”

Le prénom a un sexe

Que dire de l’attribution d’un prénom féminin à un garçon ou l’inverse ? “C’est “défier” la règle sociale qui veut que les prénoms soient très sexués. Si on fait un peu d’anthropologie-fiction, avec l’évolution des rapports et des représentations de genre dans notre société, on pourrait imaginer une désexualisation du prénom, même si, généralement, ce sont des prénoms inventés.” Et d’un prénom à caractère ridicule ? “Si les parents ont fait ce choix en connaissance de cause, il faudrait vraiment creuser cette question avec eux pour comprendre quel message ils envoient. Si ce n’est pas le cas (un choix impulsif), cela interpelle car on porte son prénom toute sa vie.”

Elodie Razy distingue deux grands types de démarches dans la prénomination d’un enfant. “Il y a l’inscription dans la continuité, la tradition et l’histoire familiales, fréquent dans les familles bourgeoises. On donne à son enfant en 1er, 2e, 3e ou 4e prénom celui d’un membre de la famille, vivant ou décédé. Cela peut avoir des répercussions sur l’enfant mais tout dépend du rapport qu’ont les intéressés avec cet aïeul. S’il n’est pas investi, les choses pourront rester anecdotiques alors que s’il y a une commémoration, des rappels de souvenirs, un lien mémoriel établi entre l’enfant et la personne d’après laquelle il a été prénommé, cela pourra jouer un rôle plus important dans sa vie.”

Le prénom pour se démarquer

Au contraire, il y a la démarche de rupture quand le prénom donné est original. “On signifie à son enfant que son histoire commence avec lui, qu’une part de lui existe indépendamment de la famille, des nor mes de la société. C’est une forme d’influence de l’individualisme de nos sociétés. Avec un prénom atypique, il y a toujours la volonté d’hyperindividualiser son enfant et soi-même, soit parce qu’on n’a pas de réussite particulière dans la vie et donc, sa réalisation, c’est son enfant, soit parce qu’on se définit comme quelqu’un d’original et on veut transmettre ce caractère à son enfant.”

Elody Razy précise que

“Les questions de la continuité et de la rupture interviennent toujours dans les choix des parents car c’est une façon de se positionner. Cela dit, on est rarement dans la continuité ou la rupture absolues. Le plus souvent, on concilie les deux, à la fois en obéissant à la règle familiale et en optant pour un choix plus personnel”. Qui, en effet, ne porte pas en 2e ou 3e prénom celui de son parrain, marraine, grand-père, grand-mère ?

On peut encore relever des choix de prénoms purement esthétiques, ceux qui traduisent l’envie de transmettre une origine sociale, ceux marqués par les époques (Emma et Lucas ces dernières années, Isabelle et Nathalie dans les années 60-70, Thomas et Kevin dans les années 80-90…) et ceux puisés dans des œuvres romanesques ou musicales.

Alors, le prénom forge-t-il l’identité ? “Il y a toujours contribué. La réponse un peu générale que ferait un psychologue est que chacun vit son histoire de façon différente. Il n’y a pas de déterminisme, tout dépend de paramètres tels que le contexte social, familial et de l’enfant lui-même”.

Découvrez le dossier complet dans le supplément Quid de ce samedi.

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